Pour son ouvrage «Parallaxe», l'auteur nous dit tout...

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Présentez-nous votre ouvrage

Parallaxe est un terme d'optique utilisé pour indiquer l'illusion du déplacement d'un objet immobile, alors que c'est le spectateur de cet objet qui se déplace. Effectivement, Parallaxe est une autre version de "paranoïa" qui se déroule dans le même espace-temps, et un peu après, mais du point de vue d'un nouveau personnage qui va apporter un point de vue différent à 'l'affaire. Nous allons suivre Francis Becker, un quadragénaire éminent psychiatre, qui est intervenu sur le cas de Sophie Norias développé dans Paranoïa. Il fait partie de l’équipe de Marie Dumas au sein des Cliniques IIS, mais ce n’est pas tellement sa vie au travail qui nous intéresse.

Au fil des pages, on va découvrir que sa routine professionnelle l’ennuie. Ses patients, hormis le cas de Sophie Norias qui apporte un peu de « piquant » le dépriment. Il ne se rend à la clinique, en fin de compte, que pour retrouver Marie, pour laquelle il éprouve un sincère attachement. En dehors de la sphère professionnelle, Francis s’ennuie profondément. Son ex-femme l’a quitté suite à une histoire étrange qu’il n’a pas encore digérée ; il se pose des questions sur le fait de devenir père un jour, et puis il se rend à l’évidence avec une autocritique acide : il a quarante ans. Il pensait éviter cela, mais il nage en pleine « crise de la quarantaine ». Alors qu’il se résout à prendre en main sa vie en arrêtant de fumer et en avouant enfin à Marie ses sentiments, le « destin » va en décider autrement : Francis se retrouve victime d’un accident de la circulation et plongé dans le coma pendant plusieurs jours.

C’est là que tout bascule. Francis, en état de mort cérébrale, se sent transcendé. A son réveil, tentant de reprendre une vie « normale », il ne discerne pas vraiment ce qui lui arrive, voguant à vue dans une sorte de quotidien qu’il ne comprend plus. Des rêves le harcèlent durant son sommeil. Des rêves, qu’il retrouve ensuite dans la réalité. Ses patients psychotiques lui paraissent encore plus étrange et peu à peu, il angoisse de leur ressembler. Est-il en train de sombrer dans la folie ? Que s’est-il passé dans son cerveau ? Est-il vraiment sorti du Coma ? Pourquoi ses rêves lucides ressemblent-ils diablement à des prémonitions ? Ceci ressemble de plus en plus à un cauchemar lorsque la gendarmerie s’en mêle : il y a des « vrais » morts derrière ses « hallucinations ». Il devient crucial de sortir de ce schéma : ouvrir des portes, changer de point de vue.

Ici, nous franchissons le cap de la neuroscience pour explorer les synapses d’un psychiatre en plein délire, cheminant entre conscience, réalité et divagations oniriques. Jusqu’où peut-on faire confiance à ses perceptions ? Qui est fou : le patient, le psychiatre ou le lecteur de « Parallaxe » ? Voici l’univers que j’explore à travers ce projet.

Puisqu'on est dans le domaine de la psychiatrie, j'y apporte constamment des éléments médicaux quant aux hormones responsables des états de bien-être ou de stress, des éléments sur la schizophrénie et sur la paranoïa, des troubles qui peuvent paraître terrifiants : question de point de vue. Un côté philosophique est abordé par le personnage principal , Francis, qui se questionne beaucoup sur son existence : les "fous" qu'il côtoie ne lui apportent ils pas une autre vision de la réalité? dans un litige criminel, ne doit-on pas prendre en compte tous les points de vue ? entre fantasmes, non-dits, rêves et délires psychotiques, Parallaxe se veut un roman rempli de mystères, de questionnements et de connaissances.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Je ne suis pas spécialisée dans le roman, ils sont assez récents dans ma carrière d'écrivain, si l'on peut appeler cela une carrière... J’ai effectivement commencé par la rédaction d’ouvrages philosophiques, ésotériques, et mine de rien, cela représente un travail de recherche, d’investigation, de fouille d’archives et de synthétisation de documents que j’ai adoré.

Après avoir fait le tour de la question en termes de livres pédagogiques, de guides, abordant la spiritualité, j’ai écrit à propos de criminologie où je relate le témoignage d’une victime de viol : des faits au procès. Cet ouvrage m’a permis d’aborder un récit très dur et très cru, en l’agrémentant de témoignages de médecins légistes et d’avocats. Ce travail réaliste et bouleversant a construit l’aspect « noir » que j’aime développer dans mes écrits.

Alors sans prétention je me définis comme une personne curieuse et  touche-à-tout. Malgré tout, je dois avouer que l'écriture de romans me fascine. Pour aboutir à un texte riche et empreint de réel, cela demande énormément de temps, de recherches et même, de l'inspiration sur le terrain : ce sont à chaque fois des "tableaux" que j'ai imprimés lorsque je me suis rendue dans ces villes. Comme pour "Paranoïa", ce récit est l’aboutissement de longues heures de lectures à propos des neurosciences , de la psychologie cognitive, ce qui fait qu’un être humain peut basculer dans la folie et commettre des atrocités. Un véritable voyage dans les pulsions humaines, dans les facéties de nos cerveaux fascinants et complexes. J'ai également exploré le domaine médical puisqu'une grande partie du roman se déroule dans le milieu hospitalier et ce, afin d'aboutir à un roman le plus fidèle possible à la réalité.

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À quels lecteurs s’adresse votre ouvrage ?

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Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Il y a plusieurs messages en filigranne à l'intérieur de ce roman; et une question qui va vous mettre le cerveau en ravioli : Qui est fou : le psy, le patient, ou le lecteur de "Parallaxe" ?  

Où puisez-vous votre inspiration ?

Alors ça, c'est la question que beaucoup de gens me posent. J'imagine que j'aurais une réponse similaire à Gaspar Noé ou à Srdjan Spasojevic. Sans exagérer, je suppose que 80% de ce qui est écrit provient de mes rêves et cauchemars, les 20% restants de mon expérience personnelle, de ce que je vois ou entends autour de moi.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

Il me reste en stock un sentimental "noir", une petite saga pour enfants, un livre pour tout-petits, un récit de voyages, une trilogie (quoidrilogie, peut-être - tiens, un jeu de mots) et un guide de développement personnel... Voilà... pour le moment !

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Fin (ou pas).

Émilie COURTS