Présentez-nous votre ouvrage

Gestalt est une dystopie SF située très loin dans le futur, qui se déroule dans le pire monde imaginable. On y suit la descente aux enfers de deux personnages qui rêvent de s'échapper à leur condition en fuyant dans les colonies spatiales.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

J'ai toujours eu un profil créatif, beaucoup d'idées et d'imagination alors que je travaille dans une branche scientifique. Lors d'une longue période d'inactivité, je me suis lancé sans trop y croire dans ce qui devait à l'origine être une nouvelle, un monde le plus horrible possible ou je pourrais me défouler contre mes angoisses du moment : les difficultés de l'emploi, les addictions aux réseaux sociaux, l'urgence écologique... le cyberpunk me semblait tout indiqué pour traiter de ce genre de thématiques. A ce moment-là, j'en consommais énormément donc tout s'est fait naturellement... et petit à petit, le livre est né. J'ai découvert que je prenais beaucoup de plaisir à développer cet univers que j'ai peaufiné longuement jusqu'à ce que je me décide à le publier et à donner un sens à tout ce travail.
Donc en deux mots, d'abord pour tromper l'ennui, je me suis découvert une passion !

À quels lecteurs s’adresse votre ouvrage ?

Aux personnes averties d'abord. Ensuite, le format atypique plaira peut-être pour les blasés de la SF. C'est très cru, très cynique, très noir, sans pour autant être dans une démarche de choquer à tout prix. Je pense qu'une situation absurde perçue et traitée de la manière la plus naturelle du monde a plus de poids dans l'imaginaire du lecteur.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

C'est un rappel à notre triste réalité et un encouragement à maintenir éveillé son esprit critique. Gestalt dépeint le monde tel qu'il sera si nous continuons sur cette lancée autodestructrice.

Où puisez-vous votre inspiration ?

absolument partout ! Si j'apprécie un élément particulier d'un film, livre ou quoi que ce soit d'autre, je chercherai à l'intégrer dans mes travaux. Pour celui-ci, la source principale pour l'univers, le ton, etc est Neuromancien de Gibson, auquel j'ai ajouté divers éléments narratifs en provenance de dizaine d'oeuvres diverses. Pour mon projet en cours, je m'inspire principalement des pires années de l'URSS des années 40-60 et du totalitarisme en général.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

Le confinement m'a permis de commencer un nouveau projet dans un registre totalement différent, bien que ça reste de la SF, ce sera un monde rétrofuturiste plus ancré dans la réalité. Le thème restera le même : défier l'ordre établi, dans un monde ou l'absurde devient banal. Sauf que cette fois-ci, le point de vue choisi sera inversé : le héros fait partie de la classe privilégié, des dominants. C'est un officier gradé du Parti totalitaire local, une vrai pourriture qui aura la lourde tâche de devenir sympathique pour le lecteur au fil du récit !

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Croyez en vous et gardez l'esprit affûté !

Hugo BOITEL