Marie IRELAND

Née, en 1943, de deux familles messines, l’une catholique et l’autre protestante, qui avaient été allemandes jusqu’en 1918, j’ai baigné durant toute mon enfance dans ces régions d’Alsace et de Lorraine à la double culture, ce qui a profondément marqué ma personnalité. Dans nos villages, jusqu’à l’âge de 20 ans, j’ai entendu parler le patois, teinté d’Allemand. Mes grands-parents pratiquaient couramment l’Allemand qui avait été leur langue maternelle. J’ai côtoyé les trois religions, catholique, protestante et juive puisque l’Alsace et la Lorraine avaient échappé au Concordat de 1905 séparant l’église et l’état. Toutes ces différences m’ont appris la tolérance tant elles m’ont laissé d’émouvants souvenirs, souvenirs que je reprends sous diverses formes dans mon roman. J’ai remis en scène beaucoup de faits entendus, voire vécus durant mon enfance et mon adolescence.
Ma famille paternelle était arrivée de Munich (Bavière) après 1870 et s’était installée à Metz. C’était une famille de musiciens, mon arrière-grand-père était chef d’orchestre, mon père pianiste, mon oncle violoniste et ma grand-tante une cantatrice renommée. Moi-même ai appris le piano, enfant, et un jour que l’organiste du temple protestant de notre village s’était absentée, je l’ai remplacée pour les cultes du dimanche. J’étais adolescente et ce fut une riche expérience. Je n’ai connu que la grande musique, constamment imposée par cette famille très attachée à l’éducation et à ses traditions. Les chanteurs de l’époque étaient interdits à la maison et jamais un disque « moderne » n’y fut toléré .
J’eus l’immense tristesse de perdre ma mère à l’âge de 15 ans. Agée de 35 ans, mère de quatre enfants dont j’étais l’aînée, elle disparut en six mois, emportée par un cancer des os. J’étais alors en pension à Phalsbourg, et je n’eus, durant ces six mois, l’occasion de ne la revoir que deux fois. C’était en 1959. Je devais apprendre, beaucoup plus tard que, dans la chambre qu’elle occupait étaient placées toutes le personnes en fin de vie, et qu’elle assistait ainsi à leur agonie, la plupart du temps très douloureuse, voire effrayante. Cela devait, beaucoup plus tard, donner une nouvelle orientation à ma vie. Ainsi, nous nous retrouvâmes, mon frère, mes deux s?urs et moi, installés dans une maison que mon père avait achetée, entre Sarrebourg et Saverne, dans ce village, lieu aimé qui occupe toujours mes pensées et dont je n’ai pas tenu à citer le nom dans mon roman. Ma grand-mère maternelle, femme douce et courageuse vint s’occuper de nous.
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On parle de Marie IRELAND dans la presse !
Marie Ireland raconte l'annexion de l'Alsace dans une histoire d’amour
L'éclaireur - ROMAN - 14/02/2025
Habitante de Nort-sur-Erdre depuis 40 ans, elle a choisi le pseudonyme Marie Ireland pour signer Mémoire de cendres, un livre sur l’annexion de sa région d’origine par les nazis.
Marie Rachelli est née en pleine période de guerre, dans cette Alsace-Lorraine alors sous administration allemande, elle a grandi dans ce qu’on appelle là-bas, l’Alsace-Bossue.
De l’est de la France à Nort-sur-Erdre
«D’un côté, on descend vers la plaine du Rhin, de l’autre c’est la pente douce vers la Lorraine», raconte l’auteure, farouchement attachée à ses racines et à cette double culture, qui a profondément marqué sa personnalité.
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