Pour son ouvrage «Pas de loi», l'auteur nous dit tout...

Partagez !

Partager sur Twitter

Présentez-nous votre ouvrage

Ce livre, comme presque tous ceux que j'écris d'ailleurs, est né d'une situation réelle vécue. Et puis je me suis dit... Qu'est ce qui se passerait si je disparaissais ? De cette idée terrifiante sur ce qui pourrait se passer est né un alter ego, Sabine, dont on perd toute trace à l'issue d'une soirée festive.
Sa maman, Marie, s'affole bien avant la police qui prend l'enquête à la légère. Alors elle décide de prendre les choses en main, tout en gardant sous son aile les deux enfants de Sabine. Cette grand-mère, mise au pied du mur, va se démener comme elle peut pour retrouver la trace de sa fille et savoir ce qui lui est arrivé.
Ce passage a été très intéressant à écrire car on touche au cœur des relations humaines, les personnalités en façade, les non-dits...

En parallèle, on observe les péripéties du Lieutenant Choissard et de la Commissaire Curti aidés de leur brigade et d'une intervenante un peu... spéciale. Chacun a un caractère bien à lui et je me suis amusée à tisser également des relations tordues entre tous ces personnages toujours un peu cabossés. Cela m'a donné l'idée de développer leur personnalité à chacun- mais ça, ce sera une autre histoire - !
Choissard se retrouve confronté à ce que l'on peut qualifier de boucherie. Un massacre qui a eu lieu dans une boîte de nuit.
Et c'est là que ça devient intéressant, car le lecteur, au fil des pages, a une avance sur ce pauvre lieutenant qui fait du "sur-place" car le lecteur a un temps d'avance dans les faits.
Le tricotage des deux histoires, qui ne se déroulent pas au même moment, donne une dynamique et un enchainement intense aux événements, ce qui permet au lecteur de se faire sa propre opinion, sa propre enquête, car au début, tous les protagonistes (sauf les enfants, quand même) semblent louches.
A la fin, bien entendu, les mailles se resserrent et on comprend les tenants et aboutissants; les briques s'emboitent et BIM, révélation.
Au fait, Sabine a disparu... on n'a pas de cadavre, aurait-elle pu s'évaporer... délibérément ?

J'ai adoré écrire ce roman qui a coulé hors de moi comme si c'était mon propre sang qui coulait dans l'encre des mots. Parfois on parle d'accouchement difficile pour certains projets ! Ici, c'était tout le contraire. Les images me venaient naturellement et j'avais une organisation très pointue pour ne pas me tromper dans l'intrigue.
C'est ça le plus difficile.
Comme on parle d'enquête, d'indices, et en plus de deux histoires imbriquées avec une temporalité différente, je me devais de m'organiser scrupuleusement avec des schémas relationnels plutôt complexes, des "timeline". Mais honnêtement, le synopsis m'est venu en trois minutes. Le chapitrage, en vingt.
Tout ça, le temps d'attendre quelqu'un qui m'a inspiré un personnage du livre, justement.
Je n'ai jamais rien vécu de tel. Ce livre... est sorti tout seul.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Cela reste une enquête policière. Il y a un commissariat et aussi des meurtres, mais je n’ai pas focalisé le récit là-dessus. J'ai voulu marquer le coup de la disparition parce qu'effectivement ne parle pas de victime en tant que telle au début, ni de meurtre. Il n'y a pas de cadavre mais bel et bien une disparition. On s'inquiète. Est-ce une disparition inquiétante ? Seule une mère peut le savoir.
Autant la mort est inévitable, inéluctable et tout le monde l’attend plus ou moins, même si elle peut être cruelle. La disparition quant à elle, l'absence, est bien plus cruelle encore car elle multiplie les questions... elle entretient un espoir qui peut-être plus malsain encore que le deuil.

Tous les écrivains vont le diront : c'est un morceau de soi qu'on a besoin de sortir de sa tête… Je pense que ce livre est né d'une réflexion et que j'avais besoin de le mettre par écrit, en imaginant le plus fou des scénarios… Histoire de dire : « ouf moi ça va... au moins, je suis toujours là ».

À quels lecteurs s’adresse votre ouvrage ?

Les fans de roman policier bien sûr pourront trouver leur compte ! On fait la connaissance d'un lieutenant assez bourru, brut de décoffrage, un petit peu cabossé… mais on les aime ces personnages un peu cabossés ! Dans le commissariat il y a une commissaire qui est aussi douce et belle à l'extérieur que Maîtresse femme à l'intérieur ; on a la brigadière, une petite jeunette qui a tout à prouver et qui a du chien. Et puis son collègue le major qui se laisse un petit peu porter par les événements parce qu'il sait qu'il a du talent en plus d’être beau gosse alors il se traîne un peu…
Au milieu, il y a une intervenante un peu particulière avec un profil borderline comme je les aime – j'ai bien envie de développer son personnage dans un futur roman. Cette dernière a un côté mystique qui ravira les fans d’ésotérisme ou de pratiques occultes.
D’un autre côté, on a tous les personnages qui gravitent autour de Sabine, la disparue : les ex, les amis, la famille… tout ce petit monde qui donne un joyeux cocktail explosif !
Évidemment il y a des liens amour, des liens sexuel et aussi, il faut le dire, des scènes violentes à la limite du supportable mais qui font plutôt travailler l'imaginaire ; ce n'est pas écrit de manière trash...
Enfin je pense que chacun peut se faire son avis : tout le monde peut y trouver son compte !

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?

Un message ? Oui ! Les Walt-Disney c'est du bidon ! Ils se marièrent, eurent beaucoup d'enfants et vécurent heureux... stop, arrêtez vous là. Que celui qui arrive à appliquer celà me donne sa recette sur-le-champ.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Le socle de ce livre, ce sont des expériences réelles : des situations que j'ai pu constater, vivre ou apercevoir et j'ai imaginé la suite des événements en allant dans un côté complètement fou à partir d'une « simple » disparition.
Pourquoi a-t-elle disparu ? alors j’admets, j'ai apporté réponse plutôt extrême mais l'idée n'est venue sans que je sache vraiment pourquoi.
Beaucoup de scènes sont inspirées de mes rêves et tandis que j'écrivais, mes rêves m’ont aidée à construire le récit ! Lorsque j'ai commencé, j’avais ma trame mais je ne savais pas qui était l'assassin.

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?

J'ai encore beaucoup de tiroirs qui regorgent de manuscrits à des stades plus ou moins avancés ; pas forcément dans le domaine du polar, car j'aime bien toucher à tout et j'ai encore plein de choses à dire !

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Mettez votre ceinture, accrochez-vous, et partez en looping dans le grand huit des émotions avec Mamie Marie et le lieutenant Choissard...

Émilie COURTS